Notre vie chrétienne prend sa source dans la foi et le baptême qui nous ont incorporés dans le Corps Mystique du Christ. Comme marianistes, nous mettons notre honneur à reproduire dans notre vie la relation qui a uni Jésus à sa Mère. Nous sommes ainsi amenés à vivre un esprit de famille qui trouve son expression dans la Communauté et dans la relation fraternelle. La foi a tourné notre regard vers Dieu et la prière, sous ses différentes formes, devient une activité essentielle du baptisé.
5.1. La liturgie, prière de l’Église
La première communauté dont parlent les Actes des Apôtres, est le modèle de toute communauté marianiste. Les Apôtres et quelques disciples sont réunis avec Marie, la Mère de Jésus (Ac 1,14). »Ils étaient assidus à l’enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières (Ac 2,41).
La prière commune, la Liturgie, sera vécue autrement selon l’état de vie auquel nous appartenons. Le laïc est tenu d’assister à la messe du dimanche, où il se réunit avec toute la communauté ecclésiale pour célébrer l’Eucharistie. Il tirera aussi un grand profit de la participation à la messe quotidienne ou à la Prière des Heures qui est la prière officielle de l’Église. Le Religieux ou la Religieuse prévoit dans on programme journalier un temps plus long consacré à la prière : Eucharistie, prière des Heures, Oraison.
D’autres formes de prières sont recommandées par l’Église : le chapelet, en commun ou en privé, le chemin de croix, etc.
Dispersés dans le monde, les marianistes, religieux et laïcs, ont l’habitude de se donner rendez-vous, avec Marie et Saint Jean, sur le calvaire, à l’heure où Jésus meurt sur la croix. La prière de Trois Heures constitue un trait d’union entre nous et nous ramène à l’essentiel de notre charisme.
5.2. Ascèse et Oraison
La prière vocale trouve son complément dans la prière mentale ou oraison. Celle-ci est une prière personnelle, une conversation avec Dieu. J’écoute et je parle alternativement. Elle repose sur la conviction que Dieu est présent, qu’il me connaît, qu’il me parle et entend ma prière.
Le P. Chaminade a des formules lapidaires pour recommander l’oraison. L’oraison « est le pivot sur lequel roule toute notre vie chrétienne et religieuse ». – « La vie intérieure n’est qu’une oraison continuelle ».- « L’oraison est la source commune unique de toutes les vertus » ( Père Hoffer, Vies spirituelle, p. 134)
L’oraison a donc des effets multiples dans notre vie spirituelle. Elle nous place face à notre Créateur, dans notre vérité de créature. Nous découvrons alors notre petitesse et notre dépendance à l’égard de Dieu. Avec l’humilité, notre cœur s’ouvre aux autres vertus et surtout aux dons de l’Esprit Saint. Imprégnés de l’amour de Dieu qui nous anime, nous éprouvons le désir de communiquer aux autres le don reçu. Notre apostolat devient le rayonnement de ce feu que l’oraison a allumé en nous. «On n’est apôtre que dans la mesure où l’on est homme d’oraison » (Hoffer ,o.c.p. 136)
La réussite dans l’oraison suppose un effort spirituel assidu. «L’oraison est à la fois l’ouvrage de Dieu et de l’homme : de l’homme qui s’élève à Dieu ; de Dieu qui attire l’homme, qui le soutient, qui l’unit à lui (Hoffer, oc . 136).S’il est vrai que Dieu parle au cœur de ceux qui savent sa taire pour l’écouter, alors il est évident que celui qui veut devenir « homme d’oraison doit commencer par faire silence en lui. Il doit régler l’usage de la parole et toutes les manifestations extérieures de ses sentiments ; Il doit devenir maître de son imagination de sa pensée, de ses passions. Cet effort sur lui-même le conduit à la maîtrise de ses facultés et le rend capable de se recueillir en Dieu. Il apprend à supporter les contrariétés de la vie et à chercher en tout la volonté de Dieu. Si l’homme accomplit sa part de travail, Dieu ne manquera pas d’accomplir aussi sa part. L’effort de l’homme, fécondé par l’Esprit Saint, le fait marcher à grands pas sur le chemin de la sainteté.
5.3. Présence de Dieu
Nous savons que par notre baptême nous sommes devenus les temples de Dieu et que l’Esprit Saint habite en nous. A tout moment l’Esprit Saint inspire nos actes, si toutefois nous sommes attentifs à ses impulsions. Il devrait être facile pour tout baptisé, de vivre en permanence en présence de Dieu. En réalité, nous nous laissons si facilement distraire (tirer de côté et d’autre) par les choses de la terre. Demandons à l’Esprit-Saint de nous rendre attentifs à la présence active de Dieu dans notre vie.
Le P. Chaminade ne cesse de rappeler à ses disciples que, s’ils veulent rencontrer le Seigneur dans l’oraison, il est nécessaire de penser à lui, au moins de temps en temps, durant la journée. L’oraison devient alors un temps fort de la rencontre, où nous sommes là uniquement pour lui. Il a même mis au point une forme d’oraison qu’il appelle « oraison de foi et de présence de Dieu ». Il la définit comme une attention paisible à la présence de Dieu, qui fait qu’une âme le regarde à la lumière de la foi avec toute l’attention de son cœur et ne veut que lui ; sans cesse elle le regarde et ne se lasse pas de le regarder : la lumière de la foi le lui fait considérer dans tous ses attributs et dans tous ses effets (Hoffer, oc. p.150). Alors, progressivement notre journée devient une « continuation d’oraison » « une vie d’oraison », une vie toute entière passée en présence de Dieu.
5.4. Une prière mariale
Dans une vision prophétique, le père Chaminade voyait venir l’époque où la Vierge Marie retrouverait dans l’Eglise la place qui lui revient. Il affirmait qu’à « L’Immaculée seraient réservées de grandes victoires ». Le Concile Vatican II et depuis, de nombreux textes du Magistère, ont situé Marie à sa vraie place dans le mystère du salut et dans l’Église.
a) Prier avec Marie
Le Fondateur invitait ses disciples à « se laisser former dans le sein de la tendresse maternelle de Marie ». Elle gardait en son cœur et méditait toutes les paroles et les événements qui concernaient son Fils. Mieux que personne, elle est donc capable de nous initier à la contemplation des mystères de son Fils.
b) Prier Marie.
Il est légitime également d’adresser notre prière à Marie. L’expérience de milliers de chrétiens depuis les origines, prouve que cette prière plaît à Dieu et qu’elle est exaucée. Le père Chaminade écrivait à un religieux : « Priez mon cher fils, priez et veillez : c’est votre ancre de salut. Adressez-vous à votre protectrice éminente, la Sainte Vierge, priez-la de tout votre cœur ; vous ne serez pas le premier qu’elle aura sauvé du naufrage » (DRM 736, Lettre à un religieux, 1825).
Comme le P. Chaminade nous le recommande, le Marianiste a le souci de conseiller à des frères et à des sœurs en détresse, de se tourner en toute confiance vers Marie. « Notre prière sera alors celle d’une famille en route vers la sainteté avec Marie pour Modèle ; la prière d’une portion du Corps du Christ, reconnaissant explicitement Marie comme la Mère ; la prière d’une communauté en mission permanente, ave Marie pour Guide(Maria Duce). ( V. Gizard, DRM, 738).
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