2.1. Celui-ci est mon fils bien-aimé.
Par notre baptême, nous avons été incorporés au Christ, nous sommes devenus un avec lui. Toute spiritualité chrétienne est donc basée sur Jésus Christ. Il n’y a pas pour nous d’autre chemin de sainteté que de suivre le Christ.
Jésus est essentiellement Fils. Il reçoit tout du Père, et d’abord son existence. Il est « engendré par le Père ». Celui-ci l’appelle : « Mon fils bien-aimé » (Mt 3,17). « Le Père aime le Fils » ( Jn 5,20) ; « Il a tout remis entre ses mains » (Mt 11,27).
Jésus n’est pas un fils ingrat ; il exprime son respect à son Père : « Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre »(Mt 11,25). Il l’appelle « Abba » (papa) nom qu’un petit enfant donne à son père. Jésus a été envoyé par son Père « pour rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés » (Jn 11,52). Les paroles qu’il prononce, il les a reçues de son Père. (Jn 14,10). « Le Père et le Fils ne font qu’un » ( Jn 10,30). Ce que veut l’un, l’autre le veut aussi ; ce que fait l’un, l’autre le fait aussi (Jn 5, 17.30).
Devenus frères de Jésus, nous sommes d’abord invités à reconnaître notre dépendance à l’égard du Père. C’est dans notre relation au Père que notre vie spirituelle prend sa source.
2.2. Devenu Fils de Marie.
Au début de l’Évangile de S. Luc, nous lisons ces paroles que l’Ange adresse à Marie : « Le Saint Esprit viendra sur toi, et la Puissance de Dieu te couvrira comme d’une ombre ( Lc 2,35). C’est ainsi que nous apprenons comment Marie est devenue la mère de Jésus.
A partir de cet instant, Marie fera pour son enfant tout ce que fait une maman. Elle l’a mis au monde à Noël. « Et le Verbe s’est fait chair et il a demeuré parmi nous. » (Jn 1,14). Elle l’a nourri de son lait, enveloppé de langes, protégé contre le froid et le chaud. Elle l’a emporté en Égypte pour le faire échapper à la colère d’Hérode. Marie et Joseph lui ont appris à parler, à prier ; ils ont fait de lui un enfant du village et ont observé toutes les coutumes le concernant.
Et Jésus s’est vraiment montré leur fils ; «il descendit avec eux pour rentrer à Nazareth et il leur était soumis » (Lc 2, 5-12). Pour les habitants du village, il était le fils du charpentier.
Jésus est le Fils de Dieu dans l’éternité ; Il a voulu devenir fils de Marie dans le temps. Durant toute sa vie sur la terre, nous le voyons vivre cette double relation filiale. C’est à ce Jésus que le Marianiste (religieux ou laïc) veut ressembler. Comme Jésus, il veut être fils/fille de Dieu et fils/fille de Marie. Comme pour Jésus, sa nourriture doit être de faire la volonté du Père. Comme Jésus il veut aimer sa mère d’un amour filial et proclamer les merveilles que le Seigneur a faites pour elle.
2.3 Un Jésus crucifié
La scène décrite par Jean 19,25, est un texte fondateur de notre spiritualité. Jésus a achevé sa mission sur terre ; il peut dire : tout est accompli. Cloué sur la croix, il offre sa vie pour que les hommes soient sauvés et réconciliés avec Dieu. Au pied de la croix se tient Marie sa Mère, qui par décret divin, a été associée à tous ses mystères, y compris le sacrifice suprême. En mourant sur la croix, Jésus exprime son amour et son obéissance à son Père dont il veut à tout prix accomplir la mission. Il donne en même temps la preuve la plus éclatante de son amour pour les hommes, car il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.
Nous renouvelons jour après jour le sacrifice rédempteur du Christ. Tous les jours, le marianiste se tient au pied de la croix « avec la Mère de Jésus » pour recueillir les fruits du sacrifice. Le baptême nous a rendus participants au sacrifice de la victime « agréable » à la gloire du Père.
2.4. Femme, voici ton fils.
Le dernier acte de sa mission sur terre fut de confier à Marie tous ceux qui marcheraient à sa suite en devenant ses disciples. Jean, le disciple que Jésus aimait, se trouvait là au pied de la croix, à côté de Marie. Jésus ne lui dit pas d’aller par le monde entier proclamer la Bonne Nouvelle, de fonder des églises de baptiser. Sa dernière parole, avant de mourir, celle qui accomplit toutes les Écritures, consiste à dire à Marie : « Voici ton fils ! » et à Jean : « Voici ta mère ! ». Jean a bien compris ce message, puisque à partir de cette heure-là, il la prit chez lui.
Jésus proclame la nouvelle fonction qui va été confiée à sa mère : être la mère de tous les disciples. A Jean il demande de témoigner à Marie le même amour dont lui-même l’a aimée. Dans la foi et l’amour qu’il porte à Jésus, il y aura désormais une place pour Marie. En unissant ainsi la Mère et le fils en une même famille, Jésus crée le premier noyau de l’Église qu’il est venu fonder. Et inclinant la tête dans la mort, « il remit l’Esprit » à cet embryon d’Église qui se trouva là, debout au pied de la croix.
Le marianiste, à l’exemple de saint Jean, mettra donc tout en œuvre pour aimer Marie comme Jésus l’a aimée et lui donner dans l’Église la place qui lui revient.
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